Il existe plusieurs termes pour identifier ce concept souvent flou qu’est le haut potentiel (ou la douance) : surdoué, talentueux, précoce, etc... Mais comment le haut potentiel se définit-il vraiment ? Selon Dre. Catherine Cuche, « le haut potentiel consiste à présenter une ou plusieurs zones de capacités intellectuelles qui s’écarte(nt) significativement du niveau moyen des capacités des personnes de la même tranche d’âge ».
Selon les recherches scientifiques, le développement des acquisitions au cours de la croissance d’un individu (p. ex. langage) aurait un lien relativement direct avec le haut potentiel. Par exemple, les personnes à haut potentiel auraient été des bébés très vifs, observateurs, réactifs et qui entraient rapidement en relation, et étaient capables de fixer longuement un objet dès leurs premières semaines de vie. De nombreuses études démontrent une tendance à l’acquisition de la marche et du langage plus précoces chez les personnes à haut potentiel. Mais les personnes à haut potentiel ont-elles un cerveau qui fonctionne différemment ? Les conclusions des recherches sur ce sujet sont que bien que le cerveau ne soit pas de nature différente, il existerait des spécificités cérébrales au niveau de la neuroanatomie, du fonctionnement et de la vitesse de développement chez ces individus. En effet, des chercheurs ont identifié une vitesse de conduction nerveuse plus rapide chez cette population. D’autres ont trouvé qu’il y a une précocité de l’organisation et du développement chez ces individus, laquelle mènerait à une capacité précoce de saisir des concepts complexes et à une pensée abstraite précoce. Ces différences observées ne signifient pas que le haut potentiel est inné, mais il s’agit d’une preuve que le haut potentiel est objectivable et palpable. Bien évidemment, le fonctionnement cérébral demeure influencé par l’environnement.
La question de la comorbidité
Bien que certaines conjectures théoriques et constats cliniques puissent suggérer le contraire (p. ex. le haut potentiel est lié au perfectionnisme, au trouble de l’attention ou à des troubles de l’apprentissage), la recherche démontre qu’il n’y a en fait pas plus de troubles au niveau de la santé mentale ni relatifs à l’acquisition des apprentissages chez les individus à haut potentiel. Évidemment, il est important de rester vigilant en tant que clinicien afin de ne pas passer à côté du trouble ou du haut potentiel lorsque les deux sont présents, particulièrement dans le cas des troubles des apprentissages où l’un pourrait masquer l’autre.
Gabrielle Ciquier, M.Sc.
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