« Vous me croyez ? » : La psychothérapie auprès des personnes qui ont des symptômes psychotiques


représentation abstraite avec rouge et bleu

Les troubles et symptômes psychotiques relèvent, de manière générale, d'une affectation mentale qui perturbe significativement le fonctionnement normal de l’individu. Selon la catégorie diagnostique dans laquelle on se situe, le terme "psychotique" renvoie à la présence éventuelle de plusieurs symptômes tels qu'une altération marquée de l'appréhension de la réalité, des idées délirantes, des hallucinations prononcées, un discours désorganisé, un comportement désorganisé ou catatonique.

Auparavant, la communauté scientifique avait essentiellement recours à la pharmacothérapie pour atténuer ou soulager la souffrance et certains symptômes des personnes se trouvant dans un état psychotique. Or, nous savons aujourd’hui que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une des avenues efficaces et recommandées dans le traitement des personnes vivant de la détresse en lien avec des symptômes psychotiques persistants ou non. Les guides de pratiques en Grande-Bretagne tout comme la Société canadienne de psychologie recommandent aux professionnels d'utiliser entre autres la TCC lorsque un diagnostic de schizophrénie ou de trouble psychotique est posé.

Pourquoi recourir à la TCC ? Parce qu'il s’avère que les médicaments prescrits ne provoquent pas les effets bénéfiques et optimaux attendus chez toutes les personnes traitées ; en effet, environ 30 à 40% d'entre eux voient certains de leurs symptômes persister. De plus, la médication seule n’est pas suffisante pour prévenir les rechutes et elle ne permet pas de cibler plusieurs difficultés psychologiques ou sociales associées aux troubles et symptômes psychotiques. La TCC contribue à procurer de l’espoir et soutient l'idée que les personnes peuvent avoir un certain contrôle sur leurs symptômes. Enfin, plusieurs études ont démontré l’existence de distorsions et biais cognitifs chez les personnes présentant un trouble ou des symptômes psychotiques ; la TCC permet d'identifier et de modifier ces particularités cognitives.

Mais peut-être vous posez-vous déjà la question : comment créer un lien de confiance malgré la méfiance ou l'altération du contact avec la réalité, si souvent présents chez cette clientèle ? Dre Tania Lecomte explique qu’il est primordial, dans ce contexte, que le clinicien prenne le temps nécessaire pour apprendre à connaître son client, lui faire réaliser qu’il s’agit d’un espace sans jugement et que rien de son expérience n'est ridicule ou choquante. Elle recommande aussi de ne pas hésiter à normaliser les expériences psychotiques : « c’est possible parfois quand on vit beaucoup de stress d’avoir des pensées qui nous dérangent, ou d’entendre des voix ». Dre Lecomte encourage aussi les psychothérapeutes à s’adapter au niveau de discours (métacognitif) de la personne. En effet, pour certains clients il peut s'avérer particulièrement difficile de se sentir ancré en soi et de qualifier l'émotion présente, c'est alors au clinicien d'ajuster ses interventions et de ne pas porter son focus sur la prise de conscience et la mise en mots des expériences émotionnelles. Il est également suggéré de porter attention à maintenir une structure stable et de limiter les imprévus ; un élément suprenenant ou inhabituel pourrait faire l'objet d'inquiétudes voire d'idées de persécution de la part du client. Enfin, Dre Lecomte invite les cliniciens à se dévoiler avec les clients présentant des troubles ou symptômes psychotiques. Cela permet de bâtir une relation chaleureuse, de confiance et de réduire le rapport asymétrique « expert-patient » qui peut nuire au traitement notamment avec les clients les plus vulnérables. Ainsi, n’hésitez pas à partager dans une certaine mesure ce qu’il vous arrive quand vous êtes très stressé.e ou ce que vous ressentez, pensez et percevez lorsque que vous faites face à des évènements pénibles.

 Le rôle du psychothérapeute travaillant avec des personnes présentant des symptômes psychotiques est de batir une alliance, d'établir des buts clairs et concrets pour le traitement, de favoriser la mise en pratique en séance et en dehors des séances de certaines actions (les "devoirs"), d'offrir un cadre et une structure stables, de comprendre les croyances du client et de savoir communiquer cette compréhension à la personne, de cibler d'abord la détresse, de favoriser l’estime de soi, et d'aider la personne à découvrir les stratégies adaptives les plus efficaces pour elle.

 Si vous souhaitez en savoir plus sur l'intervention auprès des personnes qui présentent des troubles ou des symptômes psychotiques, la Dre Tania Lecomte a conçu tout spécialement une formation en ligne sur le sujet : n'hésitez pas à vous y inscrire ! 

Gabrielle Ciquier, M.Sc.

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