Le syndrome Gilles de la Tourette (SGT) était peu connu il y a juste 30 ans. Or, on sait aujourd’hui que le SGT est beaucoup plus fréquent qu’on ne le pensait, avec une prévalence chez les enfants estimée à 0,77/100. Il est donc important de mieux comprendre ce syndrome afin de mieux intervenir, tant en clinique qu’en milieu scolaire. Dre Francine Lussier, psychologue et neuropsychologue, élucide ce qu’est ce syndrome, les symptômes qui le caractérisent et explique comment accompagner les personnes qui le présentent dans sa formation en collaboration avec Asadis. En voici un petit aperçu …
Quels sont ses symptômes
Le SGT est lié à une lésion frontale ou à une immaturité neurodéveloppementale des aires frontales et se manifeste lors du développement avant l’âge de 18 ans. Les personnes atteintes de ce syndrome présentent généralement des tics moteurs simples (p. ex. froncer les sourcils), complexes (p.ex. grimaces) ou organisés (p. ex. sauter comme une grenouille) et un ou plusieurs tics vocaux simples (p. ex. siffler), complexes (p. ex. grincer des dents) ou organisés (p. ex. coprolalie). La sévérité des tics augmente dans la préadolescence et diminue par la suite (généralement parce que la personne apprend à contrôler ses tics). Les tics ont aussi tendance à augmenter en période de stress, d’excitation ou de fatigue et risquent de s’aggraver si on met trop de pression pour empêcher la personne (surtout les enfants) de les émettre. Il est donc conseillé à l’entourage de l’enfant atteint du SGT de n’accorder aucune importance au tic, ou bien si le tic est gênant, d’aider l’enfant à trouver des lieux/moments pour l’exécuter ou même de la transformer en un qui soit plus « acceptable ».
Au-delà des symptômes « connus » …
Mais, les tics ne représentent pas la totalité du tableau. Un des grands défis de ce syndrome est qu’il présente souvent une polymorphie de symptômes en plus des tics moteurs et vocaux qui incluent des troubles de l’attention (avec ou sans hyperactivité), des troubles du comportement, de l’anxiété, des troubles d’apprentissage, des problèmes sociaux, des obsessions compulsions et des crises explosives dues à un faible seuil de tolérance à la frustration. Il est ainsi important de bien comprendre le SGT afin d’éviter de suggérer des traitements psychologiques ou des interventions éducatives qui pourraient éventuellement causer plus de torts ou même accentuer les manifestations du SGT. En effet, tenter de modifier un comportement dont l’origine est neurologique entraîne souvent un sentiment d’échec auprès de l’enfant qui n’y parvient pas, augmentant ainsi son état de stress qui, à son tour, risque d’amplifier les symptômes …
Ainsi, savoir évaluer et sélectionner des interventions qui soient appropriées pour ces enfants n’est pas toujours simple. Dre Francine Lussier a su condenser tout ce que vous devez savoir en tant que clinicien en cette formation en ligne sur le SGT. Surtout si vous travaillez avec des enfants, inscrivez-vous ! Vous ne serez pas déçu …
Gabrielle Ciquier, M.Sc