Une femme tient une loupe devant son oeil gauche

Photo de Houcine Ncib sur Unsplash


Faut-il revoir la formation initiale en psychologie et en santé mentale au Québec? Le mot de la Coalition

Pierre-Marie Houdry & Martin Drapeau 

Le gouvernement du Québec estime qu'il manquera 957 psychologues d'ici 2025 dans le réseau public québécois. Pour trouver une solution à ce problème, le gouvernement a créé en décembre 2022 un comité spécial présidé par Mme Hélène David, ancienne ministre de l'Enseignement supérieur. Son mandat ? Déterminer comment les parcours de formation en psychologie pourraient délivrer un permis d'exercice plus rapidement pour augmenter rapidement le nombre de professionnels diplômés.

Ce comité vient tout juste de remettre son rapport, que vous pouvez télécharger en cliquant ici. En voici les grandes lignes.

Résumé des recommandations

  • Investir 4 millions de dollars sur 3 ans pour permettre d’augmenter les places au doctorat professionnel (Psy.D., D.Ps.)
  • Mettre en place une table de concertation pour "établir des politiques de valorisation et de reconnaissances des psychologues-superviseurs" dans le réseau public
  • Augmenter les admissions en psychologie scolaire et demander aux universités d'encourager les étudiants à considérer les milieux scolaires pour leurs stages
  • Demander aux universités de prendre les mesures nécessaires pour que les étudiants terminent le doctorat clinique en 4 ans
  • Augmenter les bourses de soutien aux internes en psychologie à $30000 annuellement
  • Créer des programmes universitaires destinés aux membres des autres ordres professionnels qui souhaitent obtenir le permis de psychothérapeute 
  • Faciliter l’accès à la formation à l'évaluation des troubles mentaux aux membres de l'Ordre des conseillers et conseillères d'orientation
  • Soutenir l'orientation des bacheliers en psychologie et leurs permettre l’accès à des programmes connexes ayant une composante pratique
  • Rendre disponible l'information aux étudiants non membres d'un ordre professionnel quant auxlimites de leur compétence et des actes professionnels qu'ils seront en mesure de poser en vertu de la Loi 21.

Au cours des prochaines semaines, nous publierons une série de textes portant sur ces recommandations et leur applicabilité. Il nous semblait cependant pertinent, comme première étape, de donner la parole aux psychologues eux-mêmes. Nous avons donc fait appel à la Coalition des psychologues du réseau public québécois qui réalise un extraordinaire travail de représentation auprès des instances publiques. Ce choix nous semble d’autant plus pertinent que le rapport sur la formation en psychologie oublie ce qui nous semble être l’enjeux le plus important : les conditions de travail des psychologues !

La position de la Coalition

La Coalition des psychologues du réseau public québécois (CPRPQ) salue plusieurs des recommandations contenues dans le rapport du groupe de travail sur l'optimisation de la formation en psychologie présidé par Hélène David. Toutefois, les recommandations touchant les psychologues contenues dans ce rapport ne pourront pas s'appliquer si les problèmes d'attraction et de rétention des psychologues dans les réseaux de la santé et de l'éducation ne sont pas réglés en premier.

En effet, le rapport souligne que le nombre de psychologues travaillant principalement dans le réseau est en chute libre depuis plusieurs années alors que le nombre de psychologues travaillant au privé est en augmentation exponentielle. Dans ce contexte, comment former la relève et répondre aux besoins de la population ? 

Quelques informations pour orienter la réflexion : 

  1. Dans le réseau, la différence de salaire en début de carrière entre un bachelier et un docteur en psychologie est d'environ 2 dollars de l'heure.
  2. Un bachelier en psychologie commence à travailler plus tôt, prend sa retraite plus tôt et accumule environ 300 000$ de plus qu'un psychologue.
  3. Un psychologue dans le réseau public en Ontario gagne 57% de plus que son homologue au Québec après 5 ans d'ancienneté.

Considérant le manque de représentation syndicale que vivent les psychologues, la CPRPQ et ses membres demandent à modifier une loi pour être dûment représentés à la table des négociations. N'hésitez pas à vous joindre à leurs initiatives ! Vous pouvez consulter leur site et devenir membre en cliquant ici: https://www.coalitionpsy.org/abonnement
 

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